Eh bien, la WNBA fait encore parler d’elle, sur le parquet comme en dehors. À l’aube des finales de cette saison, la conversation autour de la ligue s’est aussi tournée vers le prochain accord collectif. Dans les jours qui ont précédé les finales, les vedettes du championnat ont tourné leurs vidéos de fin de saison. En tant que vice-présidente de la WNBPA, Napheesa Collier est montée sur le devant de la scène avec une critique particulièrement acérée à l’encontre de Cathy Engelbert, la commissaire. Parmi ses reproches, elle a affirmé que la WNBA détient « la pire direction qui soit ».
Les gants sont tombés
Ces échanges virulents venaient marquer une saison déjà critiquée pour des manques perçus dans la gestion de la ligue. Des lacunes arbitrales aux écarts en matière de rémunération et de répartition des revenus, les joueuses n’ont cessé d’exprimer leurs réserves. L’une des remarques de Collier évoquait l’attention médiatique que Caitlin Clark attire autour du jeu, alors que pour elle et les autres recrues, les revenus issus des salaires restent largement en-deçà de ce qu’elles gagnent via les partenariats publicitaires. En réponse, Engelbert a fait valoir que Clark devrait se réjouir des 16 millions de dollars gagnés en dehors du parquet, affirmant que sans la plateforme fournie par la WNBA, elle ne toucherait pratiquement rien.
Une réponse empreinte d’orgueil de la part d’Engelbert n’a pas rencontré l’adhésion du public. Bien au contraire, une grande partie de la communauté sportive se range du côté des propos de Collier et des autres joueuses. Ainsi, à la table des négociations qui se tiendra cet off-season, trouver un accord viable pourrait s’avérer complexe. Ce geste s’inscrivait toutefois comme le prélude à un mouvement plus vaste qui pourrait mener Engelbert à la porte. En tant que représentante des propriétaires, il est dans l’intérêt de ceux-ci d’avoir une commissaire capable d’imposer le respect des joueuses.
Depuis trop longtemps, les femmes de la WNBA n’ont pas pu peser réellement sur le cours de leur carrière et sur leur expérience dans la ligue. Cette conférence de presse directe de Collier incarne l’aube d’une nouvelle ère dans le monde du basketball féminin. Nous sommes à un moment où affirmer sa parole sur les enjeux commerciaux du sport devra être entendu et respecté par les dirigeants. Les joueuses prennent conscience du potentiel de leur produit. Le basket est à son meilleur niveau, des personnalités charismatiques se dégagent et les revenus publicitaires commencent à circuler. Désormais, ces athlètes réclament une part plus équitable et souhaitent que cette justice soit défendue par les décideurs.
Ces talons kitten étaient faits pour marcher
Il semble qu’Engelbert ne soit pas prête à adopter cette démarche. Pour ma part, je ferai remarquer que si elle refuse de jouer le jeu, ses soutiens en interne n’hésiteront pas à la pousser à démissionner. Elle pourrait être la dernière à décider d’un éventuel lock-out si aucun accord n’est trouvé durant l’intersaison. Cela ne facilite pas la coopération entre propriétaires et l’association des joueuses, car les deux parties sont indispensables pour bâtir une WNBA viable, aussi bien sur le terrain que financièrement.
L’arrogance dont Engelbert a fait preuve a ralenti les avancées. Son attitude a semblé aussi choquante qu’aloof. Agir ainsi ne peut générer que des retombées négatives sous nos yeux. Eh bien, peut-être qu’un seul homme ou une seule femme dans ce pays pourrait s’en sortir avec ce genre d’attitude. Mais ce ne sera certainement pas Engelbert, j’oserais même parier sur une issue qui ne la favorisera pas.





