Culture

La Chambre approuve une réduction de 1,1 milliard de dollars pour PBS, NPR et l’aide étrangère, soutenue par Trump

La Chambre des représentants a adopté de justesse un vote final de 214 voix contre 212, mercredi, pour réduire environ 9,4 milliards de dollars des dépenses déjà autorisées, incluant près de 1,1 milliard de dollars destinés à la Corporation for Public Broadcasting. Cette démarche s’inscrit dans une initiative soutenue par l’administration Trump visant à diminuer le financement de NPR, PBS ainsi que des programmes d’aide étrangère.

Selon l’agence Associated Press, cette proposition prévoit la suppression de 21 lignes budgétaires, notamment 900 millions de dollars sur un total de 10 milliards déjà engagés par le Congrès pour des initiatives mondiales de santé. Parmi ces fonds retranchés, on trouve 500 millions de dollars destinés à lutter contre les maladies infectieuses et pour des programmes concernant la santé infantile et maternelle, ainsi que 400 millions pour des actions contre l’épidémie mondiale du VIH.

Si cette mesure venait à être adoptée, le projet de l’administration Trump entraînerait également une réduction de 800 millions de dollars pour les efforts de secours d’urgence destinés à accueillir des personnes fuyant leur pays. L’administration Trump utilise une procédure rarement évoquée, permettant au président de demander la suspension de l’allocation de fonds déjà validés, qui est alors gelée pendant 45 jours pendant que le Congrès se prononce. En l’absence d’action de la part du Congrès durant ce délai, le financement reste en vigueur.

Deux Républicains donnent un coup de pouce au vote à la Chambre

Après le vote, le président de la Chambre, Mike Johnson, a déclaré, selon l’AP : « Sous la direction du président Trump, vos dollars de contribuables ne sont plus gaspillés. » Il a ajouté que ces fonds sont maintenant dirigés vers des priorités qui profitent réellement aux Américains. Quatre députés républicains — Mark Amodei du Nevada, Brian Fitzpatrick de Pennsylvanie, Nicole Malliotakis de New York et Mike Turner de l’Ohio — ont voté contre la proposition, tandis que aucun démocrate ne l’a soutenue. La décision d’adopter le texte restait incertaine jusqu’à ce que deux représentants, Don Bacon de Nebraska et Nick LaLota de New York, changent leur position, passant du vote négatif à l’approbation, permettant ainsi de faire avancer le projet vers le Sénat.

Des coupes dans les médias publics qui pourraient avoir des conséquences à l’échelle nationale

Les démocrates ont fermement dénoncé cette mesure et ont exhorté leurs collègues républicains à s’y opposer, prévenant que cette réduction de fonds nuirait à des programmes dans des pays étrangers. En outre, le retrait de près de 1,1 milliard de dollars destiné à la Corporation for Public Broadcasting aurait un impact considérable sur les stations de télévision et de radio locales à travers tout le pays. NPR a indiqué que ces ressources auraient été allouées à ces stations pour les deux prochains exercices financiers, après avoir été approuvées plus tôt dans l’année par un Congrès dominé par les Républicains, puis signées en loi par l’ancien président Trump. Depuis, les dirigeants des deux entités ont exprimé leur inquiétude et ont appelé le Sénat à rejeter ce projet de loi.

Les dirigeants de NPR et PBS s’expriment sur le sujet

Katherine Maher, PDG et présidente de NPR, a déclaré dans un communiqué relayé par NPR : « Les Américains qui dépendent de stations locales indépendantes, qui servent les communautés à travers tout le pays, notamment dans les zones rurales et sous-desservies, subiront de plein fouet les effets immédiats de ce vote. Si la réduction est effective et que ces stations doivent fermer, des millions d’Américains perdront leur accès à des médias indépendants, locaux et à but non lucratif, ce qui entraînera la naissance d’un désert d’informations. Ils ne seront plus en mesure de recevoir des avertissements d’urgence ou d’apprécier la programmation de jazz, de classique ou de talents locaux. » Paula Kerger, à la tête de PBS, partage ces préoccupations, affirmant qu’il existe une véritable lutte pour préserver le financement des médias publics.

Elle a précisé que si ces coupes venaient à être validées par le Sénat, cela aurait des conséquences désastreuses pour PBS ainsi que pour ses stations membres, surtout celles de petite taille ou situées en zones rurales, qui dépendent fortement du financement fédéral pour leur fonctionnement. Sans PBS ni stations locales, le public américain perdrait la possibilité d’accéder à des programmes locaux uniques ainsi qu’aux services d’urgence en période de crise.

Les zones rurales vulnérables face aux réductions de financement de la CPB

Le député Amodei, qui co-préside un caucus bipartisan en faveur de la radiodiffusion publique, ainsi que le représentant démocrate Dan Goldman, ont publié une déclaration commune demandant à l’administration Trump de reconsidérer la décision de réduire le financement destiné aux médias publics, soulignant que cela pourrait avoir un impact négatif sur la population rurale. Ils ont rappelé que, même si la radiodiffusion publique représente moins de 0,01 % du budget fédéral, elle touche toutes les circonscriptions du territoire américain. Selon eux, une telle coupe ne contribuerait pas à une réduction significative du déficit, mais détruirait une source d’information fiable pour des millions de citoyens.

Aminata Joly

Aminata Joly

Journaliste française, née au Congo, je m’intéresse aux dynamiques sociales, culturelles et politiques qui traversent les communautés noires, en France et ailleurs. À travers mes articles, je cherche à questionner les récits dominants et à mettre en lumière des voix souvent marginalisées. Mon travail s’inscrit dans une démarche engagée, documentée et résolument antiraciste.