Pour la deuxième fois en quelques semaines, le Parti républicain doit faire face aux retombées liées à des échanges de messages racistes rendus publics. Cette fois, la candidate de Donald Trump pour diriger une importante agence fédérale de vigilance s’est retirée après la publication de plusieurs messages racistes.
Candidat se retire après la fuite de messages racistes et offensants
Paul Ingrassia, le candidat de Trump à la tête du Bureau du Conseiller spécial, a annoncé mardi soir qu’il renonçait à sa nomination. « Je me retire de l’audition du HSGAC programmée jeudi pour diriger le Bureau du Conseiller spécial car, malheureusement, je n’obtiens pas suffisamment de votes républicains pour le moment », a-t-il expliqué dans un message publié sur X, l’ancien Twitter. Il a ajouté : « J’apprécie le soutien massif que j’ai reçu tout au long de ce processus et je continuerai à servir le président Trump et son administration afin de faire de l’Amérique un grand pays, une fois encore ! »
Cette annonce fait écho à la publication par Politico d’une série de messages racistes envoyés par Ingrassia dans une conversation de groupe regroupant plusieurs figures républicaines. Dans l’un des messages, Ingrassia critique Martin Luther King Jr., écrivant : « MLK Jr. fut le George Floyd des années 1960 et sa ‘journée’ devrait être mise à l’écart et jetée dans le septième cercle de l’enfer où elle appartient ». Dans un autre message, il emploie une insulte italienne visant les Noirs en déclarant : « aucune fête pour les Noirs… De Kwanzaa à MLK Day en passant par Black History Month et Juneteenth ». Concernant ces jours fériés, il ajoute : « Chacun d’eux mérite d’être démoli ». Dans un autre extrait, il déclare : « J’ai en moi une pointe de tendance nazie de temps à autre, je l’admets » ; d’autresparticipants de la conversation ont indiqué ne pas interpréter ce propos comme une plaisanterie à ce moment-là. Plus loin dans le fil, il répondait par « Lmao » lorsqu’un interlocuteur le qualifiait de Paul Adolf Ingrassia.
Rumeurs et scandales croissants autour d’Ingrassia et du GOP
Au début, Ingrassia avait adopté une posture défensive face à la fuite des messages. Par l’intermédiaire de son avocat, Edward Andrew Paltzik, il a remis en question l’authenticité des échanges (ce que Politico a ensuite confirmé avec d’autres participants au chat) et a soutenu que ces commentaires « semblent être de l’autodérision et de l’humour satirique visant à ridiculiser le fait que des libéraux appellent fréquemment les partisans de MAGA de ‘nazis’ ». Mais, alors que les auditions de confirmation devaient débuter plus tard cette semaine, il a décidé de se retirer après que plusieurs sénateurs républicains, dont le chef de la majorité au Sénat, John Thune, aient déclaré qu’ils n’appuieraient pas sa nomination pour diriger le Bureau du Conseiller spécial, qui protège notamment les lanceurs d’alerte au sein du gouvernement.
Le scandale entourant Ingrassia survient à peine après que plusieurs dirigeants des Young Republicans aient été révélés pour avoir partagé des messages racistes et offensants dans une autre affaire de textos. Il avait déjà été questionné sur sa nomination même avant la fuite de ces messages, certains républicains remettant en question son expérience par rapport à d’autres responsables récemment envisagés pour diriger le Bureau du Conseiller spécial. Alors même que Ingrassia s’éloigne de cette candidature contestée, le chef de la minorité au Sénat, Chuck Schumer, démocrate de New York, a demandé à Trump de « le licencier immédiatement » de son rôle actuel de liaison avec le Département de la Sécurité intérieure.
Pour l’instant, on ignore si Ingrassia continuera à représenter la Maison-Blanche auprès du Département de la Sécurité intérieure. Il est toutefois devenu clair qu’il ne s’opposera pas à sa propre défense afin de sauver sa candidature pour diriger un important organisme de surveillance, et son retrait s’ajoute à l’ensemble des retombées que le GOP doit désormais affronter face à une extension des scandales autour de messages racistes et offensants échangés entre membres du parti.





