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Trump et RFK Jr. avancent des allégations non prouvées liant le Tylenol à l’autisme.

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Lors d’une conférence conjointe, le président des États-Unis, Donald Trump, et le secrétaire du Département américain de la Santé et des Services sociaux (HHS), Robert F. Kennedy Jr., ont avancé des affirmations non étayées établissant un lien entre l’usage du Tylenol — connu chimiquement sous le nom d’acétaminophène — et les troubles du spectre autistique. Aucune étude ne parvient à démontrer une relation de cause à effet entre l’acétaminophène et l’autisme. Des responsables de la santé et plusieurs organisations ont qualifié ces affirmations de sans fondement et ont encouragé les familles à consulter leurs professionnels de santé avant de prendre toute décision au sujet de la médication.

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Par l’intermédiaire d’un nom d’auteur non souhaité pour ce compte rendu, les échanges publics ont été alimentés par des propos qui relient l’usage du Tylenol à l’autisme.

Lors d’une conférence de presse commune, Trump et Kennedy Jr. ont présenté des déclarations non étayées liant l’utilisation du Tylenol (analgésique et antipyrétique largement répandu) à un risque accru d’autisme.

Pendant l’annonce, le président a tenu des propos selon lesquels l’ingestion de Tylenol pendant la grossesse pourrait être associée à un risque nettement plus élevé de développer un trouble du spectre autistique. Ces propos n’ont pas été corroborés par les résultats d’études; selon le Dr Zeyan Liew, professeur associé à l’École de santé publique de Yale, qui a consacré de nombreuses recherches sur les facteurs influençant les troubles neurodéveloppementaux, il n’existe pas de preuve d’un lien causal entre l’utilisation de l’acétaminophène et l’autisme.

Beth Burt, directrice exécutive de l’Autism Society Inland Empire — une organisation à but non lucratif basée à Corona — a exprimé son inquiétude face au langage employé lors de la conférence de presse, estimant qu’il dépeignait l’autisme comme une « crise terrible » qui « ruine les familles », et que ce genre de rhétorique perpétue des stéréotypes nuisibles et minimise l’expérience vécue des personnes appartenant à la communauté autiste.

L’autisme est un trouble neurologique et développemental qui influence la manière dont une personne interagit, communique et apprend. Aucun facteur unique n’est connu comme cause de l’autisme; les recherches indiquent que ce trouble résulte d’un mélange complexe de facteurs génétiques et environnementaux.

Trump et Kennedy Jr. ont indiqué que la Food and Drug Administration (FDA) travaillerait à l’élaboration d’un éventuel traitement pour des déficits d’élocution associés à l’autisme et ont décrit le Tylenol comme « mauvais ». Par ailleurs, dans une lettre, le commissaire de la FDA, le Dr Martin A. Makary, a encouragé les médecins à « envisager de limiter l’usage de l’acétaminophène chez les femmes enceintes lorsqu’il s’agit de fièvres bénignes, tout en précisant qu’aucun lien causal n’a été établi entre l’acétaminophène et l’autisme ».

Dr Steven J. Fleischman, président du Collège américain des obstétriciens et gynécologues (ACOG), a qualifié l’annonce de la HHS de « très inquiétante ». Dans un communiqué, il a déclaré que les déclarations ne reposent pas sur l’ensemble des preuves scientifiques et simplifient à l’excès la complexité des causes potentielles des défis neurologiques chez l’enfant. Il a aussi soutenu que l’acétaminophène demeure l’une des rares options permettant de soulager la douleur et la fièvre chez les femmes enceintes; en l’absence de traitement, ces symptômes peuvent être nocifs pour la grossesse, et que son utilisation est parfois essentielle pour protéger la santé maternelle.

Dans le cadre du programme mis en œuvre par l’administration pour traiter la question de l’usage de l’acétaminophène, la FDA a publié une notice destinée aux médecins et a engagé la procédure en vue d’un changement d’étiquette pour l’acétaminophène (Tylenol et produits similaires).

Kenvue, l’entreprise qui fabrique Tylenol, a transmis à Black Voice News une réaction écrite concernant les propos du président relatifs à la sécurité de la prise de Tylenol pendant la grossesse. Le groupe a affirmé que des recherches indépendantes et solides démontrent clairement que l’ingestion d’acétaminophène n’entraîne pas d’autisme. Il a réaffirmé son désaccord avec toute suggestion contraire et exprimé son inquiétude quant aux risques pour la santé et à la confusion que cela peut engendrer chez les futures mamans et les parents. Selon le texte publié, « plus d’une décennie d’études rigoureuses, soutenues par des professionnels de santé et des régulateurs mondiaux, confirme l’absence de preuve crédible liant l’acétaminophène à l’autisme ».

Des responsables sanitaires, issus du Département de la Santé publique de Californie, du Bureau du Surgeon General et du Department of Developmental Services, ont aussi publié une déclaration commune en réponse aux affirmations non fondées.

Le document appelle à une information médicale claire, fondée sur un processus scientifique rigoureux, et invite chacun à se tourner vers des avis médicaux crédibles pour éclairer les choix de soins et à discuter avec leur professionnel de santé licencié. L’État de Californie a assuré qu’il continuerait de collaborer avec des partenaires du domaine médical et scientifique pour diffuser des conseils sur lesquels les patients peuvent compter.

L’Autism Society Inland Empire encourage les familles à consulter leur médecin avant toute décision relative à la médication et à privilégier le dépistage précoce du développement, une éducation adaptée et des services de soutien tout au long de la vie. Des organisations comme l’Autism Society Inland Empire, Autism Speaks et la California Autism Foundation proposent des ressources éducatives et un soutien aux familles.

Aminata Joly

Aminata Joly

Journaliste française, née au Congo, je m’intéresse aux dynamiques sociales, culturelles et politiques qui traversent les communautés noires, en France et ailleurs. À travers mes articles, je cherche à questionner les récits dominants et à mettre en lumière des voix souvent marginalisées. Mon travail s’inscrit dans une démarche engagée, documentée et résolument antiraciste.