Contributeur BVN
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SACRAMENTO — Dans une démarche audacieuse qui traduit l’urgence du moment, l’Association des enseignants californiens (CTA) apporte son soutien à la Proposition 50, initiative portée par le gouverneur Gavin Newsom et destinée à redessiner les périmètres des circonscriptions électorales. La CTA poursuit sa mobilisation en direction du public noir de Californie en lançant une campagne qui s’appuie sur certains des journaux historiques dédiés à la communauté noire de l’État.
La Prop. 50 offre aux électeurs californiens l’occasion de mettre entre parenthèses les cartes législatives actuelles qui définissent la représentation, en réaction à un contexte national où l’éducation et le droit de vote sont de plus en plus menacés. Erika Jones, trésorière-secrétaire de la CTA, a souligné que cette initiative agit comme une réponse directe à des évolutions inquiétantes observées dans des États comme le Texas, où le climat politique s’est durci à l’égard du financement de l’éducation et de l’inclusion électorale.
« La dysfunction que nous observons à Washington, D.C. a des répercussions profondes sur nos établissements scolaires », a expliqué Jones. Elle a insisté sur le fait que le démantèlement du Département fédéral de l’Éducation et la restriction des droits syndicaux pour les travailleurs finissent inévitablement par impacter les élèves des écoles californiennes. « Ce n’était pas un combat que nous avions choisi, mais c’est un combat dans lequel nous devons nous engager pour l’avenir de nos enfants. »
Des critiques émanant du camp démocrate ont exprimé des réserves quant à l’éthique d’employer la Prop. 50 comme outil contre ce qu’ils estiment être les agissements non éthiques d’autres États. Toutefois, Jones soutient avec conviction que le climat politique actuel lui-même — marqué par une vague de tactiques visant à restreindre le vote et à marginaliser certaines communautés — constitue une crise morale qui exige une réponse forte et proactive.
« Il faut prendre position », insiste-t-elle. Elle trace des parallèles entre la situation actuelle et les luttes historiques pour les droits de vote, évoquant l’engagement de sa propre famille dans les mouvements civiques. « Si nous n’agissons pas maintenant, nous risquons de faire reculer des décennies de progrès. » Elle s’inquiète des répercussions possibles pour les élèves marginalisés, y compris des coupes budgétaires qui soutiennent directement les populations vulnérables.
Avec plus de 15 milliards de dollars d’aide fédérale en jeu, l’enjeu n’a jamais été aussi élevé. Jones a mis en lumière l’importance de mobiliser à la fois les enseignants et les membres des communautés pour résister à ce qu’elle décrit comme une « attaque non éthique » contre la démocratie. « Nous ne pouvons pas rester isolés en Californie; la lutte pour la justice et l’équité résonne à l’échelle de tout le pays. »
Alors que les partisans de la Prop. 50 intensifient leurs efforts de sensibilisation, Jones invite les habitants de Californie à rejoindre le mouvement. « Nous encourageons chacun à s’impliquer — que ce soit par du porte-à-porte ou par la diffusion de l’information sur les réseaux sociaux. » Les personnes intéressées peuvent se rendre sur cta.org/prop50 pour obtenir davantage d’informations sur la manière de s’impliquer activement.
À quelques semaines seulement du vote, l’appel à l’action de la CTA résonne au-delà des communautés locales, incitant les Californiens à reconnaître non seulement leurs droits de votants, mais aussi leur responsabilité d’œuvrer pour l’avenir de l’éducation dans un paysage politique en mutation rapide. Comme le résume avec pertinence Jones : « C’est notre combat, et nous devons être entendus. »





