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La Californie devient la première à interdire les aliments ultra-transformés dans les écoles.

La Californie ouvre la voie en devenant le premier État à interdire les aliments ultra-traités dans les établissements scolaires, dans le cadre d’un effort continu visant à proposer des repas plus nutritifs et sains aux élèves. Le gouverneur Gavin Newsom a promulgué le projet de loi AB 1264, présenté par le député Jesse Gabriel (D-Encino), qui définit les aliments ultra-traités et organise leur suppression progressive des repas scolaires sur une période de dix ans. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Real Food, Healthy Kids Act et oblige le Département de la Santé publique à adopter des réglementations afin de préciser ce que l’on entend par « aliments ultra-traités préoccupants » et « aliments restreints pour l’école », en se fondant sur des preuves scientifiques établissant un lien avec des dommages ou des effets néfastes sur la santé.

D’après le texte du projet, le but est clair: les cantines publiques ne doivent plus proposer des produits ultra-traités, qui se définissent comme des aliments fabriqués en série à partir d’ingrédients transformés industriellement et souvent accompagnés de colorants ou d’exhausteurs de goût, des éléments qui ne se rencontrent pas dans une cuisine domestique traditionnelle.

Selon la nouvelle législation, la Californie précise que tout aliment ou boisson comportant des épaississants et des exhausteurs de goût, ou une teneur élevée en lipides saturés, en sodium ou en sucres ajoutés, ou encore un édulcorant non nutritif, sera qualifié d’ultra-traité.

« Nos écoles publiques ne devraient pas servir à leurs élèves des produits ultra-traités chargés d’additifs chimiques susceptibles d’endommager leur santé physique et mentale et d’entraver leurs capacités d’apprentissage », a déclaré Jesse Gabriel lors d’un communiqué publié en juin, à l’issue de l’adoption du texte par l’Assemblée.

Des analyses des données du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) révèlent que les enfants et les jeunes tirent une proportion plus élevée de leurs calories des aliments ultra-traités — environ six sur dix — que les adultes de 19 ans et plus, qui s’en sortent avec un peu plus de la moitié.

Cette loi vient s’ajouter à une série d’initiatives législatives visant à éliminer les additifs jugés nuisibles dans les repas servis dans les écoles californiennes. Newsom avait déjà signé d’autres textes rédigés par Gabriel qui interdisent quatre additifs chimiques potentiellement nocifs présents dans les produits vendus dans tout l’État, parmi lesquels le colorant rouge 3, et qui empêchent les écoles de servir ou de vendre des aliments comprenant ces colorants synthétiques, connus pour être associés à des risques sanitaires chez les enfants, y compris certains cancers.

« Le service des repas scolaires ne doit pas s’accompagner d’un risque sanitaire à long terme », affirmait Gabriel, et « en identifiant et en retirant progressivement les aliments ultra-traités les plus nocifs des repas scolaires californiens, AB 1264 offrira à nos enfants un environnement plus favorable à l’apprentissage ». Bernadette Del Chiaro, vice-présidente principale du Californian Environmental Working Group, s’est dite favorable à cette initiative, saluant une nouvelle fois l’attention portée à la santé des enfants.

La Californie n’en est pas à son coup d’envoi: ces mesures interviennent alors que des réflexions fédérales, menées dans le cadre de la stratégie Make American Healthy Again du secrétaire de la Santé et des Services sociaux américain, Robert F. Kennedy Jr., ont aussi mis en avant les aliments ultra-traités comme facteurs potentiellement nuisibles pour les enfants. Si la stratégie ne s’est pas encore matérialisée par des directives précises ou une définition officielle, elle a désigné les aliments ultra-traités comme l’un des quatre moteurs possibles de l’accroissement des maladies chroniques chez les jeunes.

En somme, l’État californien poursuit son effort pour réformer les repas scolaires en favorisant des choix plus naturels et moins transformés, dans l’espoir d’améliorer la santé globale des élèves et leur capacité d’apprentissage, tout en s’alignant sur une dynamique nationale visant à réduire l’exposition des enfants à des substances chimiques et à des procédés industriels potentiellement nocifs.

Aminata Joly

Aminata Joly

Journaliste française, née au Congo, je m’intéresse aux dynamiques sociales, culturelles et politiques qui traversent les communautés noires, en France et ailleurs. À travers mes articles, je cherche à questionner les récits dominants et à mettre en lumière des voix souvent marginalisées. Mon travail s’inscrit dans une démarche engagée, documentée et résolument antiraciste.