Actualités

Des responsables de la CDC démissionnent face à des changements au comité des vaccins.

Moins d’un mois après avoir été intronisée à la tête des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), Dr Susan Monarez a été écartée de ses fonctions, d’après une publication relayée sur X par le département américain de la Santé et des Services sociaux (HHS). Dans les déclarations fournies par ses avocats, Abbe Lowell et Mark Zaid, il est affirmé que Dr Monarez n’a ni démissionné ni été licenciée, et que le ministère est accusé d’avoir ciblé la directrice pour des raisons politiques. Selon leurs mots, elle aurait choisi de protéger l’intérêt général plutôt que de servir un agenda politique: « elle a prié pour préserver la santé publique et non pour soutenir une manœuvre politique », indiquent-ils. Ils ajoutent qu’elle n’a pas remis sa démission et n’a reçu aucune notification officielle de licenciement, et que, en tant que personne intègre et attachée à la science, elle persistera dans ses fonctions.

Dans son exposé, les avocats évoquent aussi les actes antérieurs du secrétaire, qui avaient vu le limogeage brutal de l’intégralité des 17 membres du comité consultatif du CDC au mois de juin et la destitution de scientifiques expérimentés. Peu après le départ forcé de Dr Monarez, Reuters rapporte que trois hauts responsables de l’agence — Dr Debra Houry, Dr Demetre Daskalakis et Dr Daniel Jernigan — ont quitté le CDC à la suite de réformes touchant au comité consultatif des vaccins et à d’autres politiques liées à la vaccination.

Lors d’un échange accordé à Reuters, les trois démissionnaires expliquent leur décision après avoir appris que le comité consultatif nommé par RFK Jr. prenait des recommandations avant même d’examiner les données disponibles. « Je ne peux pas rester dans un cadre où le CDC est utilisé comme un outil pour édicter des politiques et des supports qui ne reflètent pas la réalité scientifique et qui visent à nuire plutôt qu’à protéger la santé publique », écrit notamment Dr Daskalakis dans sa lettre de démission. Il ajoute que les récentes révisions des calendriers d’immunisation pour adultes et pour enfants mettent en danger les plus jeunes Américains et les femmes enceintes.

Cette semaine, la Food and Drug Administration (FDA) a donné son feu vert à des vaccins COVID-19 actualisés, mais avec des conditions d’utilisation particulières. Selon les échanges publics de RFK Jr., les autorisations d’utilisation d’urgence, qui avaient été utilisées pour soutenir des mandats plus larges sous l’administration précédente, seraient désormais retirées. Il précise que la FDA a désormais délivré une autorisation de mise sur le marché pour les vaccins destinés aux personnes à haut risque: Moderna (à partir de six mois), Pfizer (à partir de cinq ans) et Novavax (à partir de douze ans). Ces vaccins restent disponibles pour toute personne qui souhaite les recevoir, après consultation avec son médecin.

Avec cette approbation révisée, la vaccination COVID-19 sera surtout recommandée pour les personnes de 65 ans et plus, ainsi que pour celles qui présentent des affections préexistantes. À l’inverse, l’autorisation générale qui permettait de vacciner toute personne âgée de six mois et plus, sans condition sanitaire, n’est plus en vigueur. Cette décision tombe dans un contexte où les cas de COVID-19 repartent à la hausse, notamment en Californie, et où circule un nouveau variant baptisé « stratus ».

Merci d’avoir lu cet article; n’hésitez pas à suivre les prochains développements pour rester informé des évolutions liées à cette question.

Aminata Joly

Aminata Joly

Journaliste française, née au Congo, je m’intéresse aux dynamiques sociales, culturelles et politiques qui traversent les communautés noires, en France et ailleurs. À travers mes articles, je cherche à questionner les récits dominants et à mettre en lumière des voix souvent marginalisées. Mon travail s’inscrit dans une démarche engagée, documentée et résolument antiraciste.