Le département américain de l’Éducation a procédé vendredi au licenciement de pratiquement l’ensemble du personnel du Bureau des services d’éducation spécialisée et de réadaptation (OSERS). Cette mesure représente environ 15 milliards de dollars destinés au financement de l’éducation spécialisée, servant 7,5 millions d’enfants en situation de handicap à travers les États-Unis, selon NPR. Tous les agents, à l’exception des hauts responsables et du personnel de soutien, auraient été licenciés dans le cadre de la fermeture du gouvernement en cours. Les concernés ont pris connaissance de leur mise à pied par courrier électronique vendredi et ont été informés qu’ils resteraient en poste jusqu’au 9 décembre.
Quelle est la mission du Bureau des Services d’Éducation Spéciale et de Réadaptation ?
Le OSERS est le service qui gère les programmes destinés aux élèves handicapés et qui apporte des conseils aux familles en quête d’aide. Il assure également que les États respectent la loi sur l’Éducation des personnes handicapées (IDEA) adoptée en 1975. Cette loi relative aux droits civiques exige que les États fournissent des services d’éducation spécialisée jusqu’à un certain âge et participe au financement de ces prestations.
« C’est une démolition du service chargé de protéger les droits des nourrissons, des tout-petits, des enfants et des jeunes en situation de handicap », a confié un employé du département à NPR.
« Je ne pense pas que les gens mesurent combien d’appels nous recevons chaque jour de parents et de familles », a ajouté un autre agent.
Certains agents affirment que ces licenciements enfreignent une loi sur les droits civiques
« D’après de multiples témoignages du personnel et de leurs responsables, il semblerait que l’ensemble du personnel restant au sein du Bureau des Services d’Éducation Spéciale et de Réadaptation (OSERS), y compris l’Office des Programmes d’Éducation Spéciale (OSEP) et l’Administration des Services de Réadaptation (RSA), ait été licencié illégalement », a déclaré à NPR Rachel Gittleman, présidente du syndicat AFGE Local 252.
Plusieurs employés licenciés soutiennent que ce licenciement massif contrevient à la loi IDEA et nécessiterait une intervention du Congrès.
« Désormais, le gouvernement fédéral ne respecte plus la loi fédérale sur les handicaps », a déclaré l’un d’eux.
« Je suis inquiet. Il est crucial que les États réalisent qu’il existe une supervision fédérale et qu’ils répondent de leurs actes », a ajouté un responsable. « L’idée de laisser l’éducation spécialisée aux seuls États peut sembler séduisante, mais cela fait peur. Que se passerait-il si un État interprète la loi d’une manière et qu’un autre État l’interprète différemment ? »
L’administration Trump souhaite décentraliser l’éducation et la confier aux États
À ce jour, l’administration Trump a supprimé environ 4 200 postes au sein du Département de l’Éducation, avec pour objectif final de dissoudre le ministère.
« J’aimerais voir encore davantage de fonds bénéficier aux États dans ce cadre », a déclaré la secrétaire à l’Éducation, Linda McMahon, lors d’un entretien avec CNN en mars, tout en réaffirmant que l’accès à l’éducation pour les élèves handicapés demeure une priorité.
Elle a ajouté que la supervision du financement IDEA pourrait, selon USA Today, être assurée par le Département de la Santé et des Services humains. Une telle réorganisation nécessiterait toutefois une loi du Congrès.
« Le système est conçu pour fonctionner au niveau de l’école, avec une supervision au niveau du district, puis au niveau de l’État, et enfin au niveau fédéral », a expliqué Glenna Wright-Gallo, qui occupa le poste de secrétaire adjointe dans le bureau OSERS entre 2023 et 2025. « Or, nous sommes en train de faire disparaître ce mécanisme de freins et contrepoids. »





