Le projet de loi budgétaire majeur de l’ancien président Donald Trump, également connu sous le nom de « Big Beautiful Bill », a récemment obtenu un vote serré au Sénat, le rapprochant ainsi dangereusement de sa promulgation en loi. Bien que la version en vigueur diffère quelque peu de celle qui avait été initialement adoptée par la Chambre des représentants, ce texte comprend toujours des coupes fiscales massives qui profitent principalement aux plus riches, ainsi que d’importantes diminutions dans le budget consacré aux programmes sociaux tels que Medicaid et l’assurance maladie. Selon les analyses économiques, cette nouvelle loi devrait faire grimper la dépense nationale de plusieurs trillions de dollars, contribuant ainsi à alourdir le déficit fédéral de façon significative.
Des réductions importantes pour Medicaid et la loi sur la couverture santé Affordable Care Act
L’un des points les plus critiqués par l’opposition concerne directement les conséquences de la loi sur le domaine de la santé. Le projet actuel prévoit de diminuer d’environ un billion de dollars le financement fédéral alloué à Medicaid, un programme essentiel qui offre une couverture médicale aux personnes à faibles revenus. Par ailleurs, la réforme impacte également l’Affordable Care Act, la loi emblématique de l’administration Obama qui a permis d’étendre l’accès à l’assurance santé à des millions d’Américains. En vue d’économies supplémentaires, le projet de loi renforce par ailleurs les conditions pour bénéficier de ces programmes, notamment avec l’introduction d’un critère de travail plus strict pour les bénéficiaires de Medicaid, ce qui, selon plusieurs experts, risque d’augmenter les coûts et d’exclure certains bénéficiaires qui auraient normalement droit aux prestations. La réforme accroît également la charge administrative pour faire valoir ou maintenir l’éligibilité. En tout, il est estimé qu’au moins 12 millions d’individus pourraient perdre leur couverture santé d’ici 2034, selon NPR, et certains coûts pourraient également augmenter pour bien d’autres personnes.
Réductions d’impôts pour les riches, augmentation des dépenses pour la police des frontières et ICE
Au-delà des répercussions sur le secteur de la santé, cette loi de Trump aurait également un impact massif sur la fiscalité et le budget national. Elle assurerait la pérennité des allègements fiscaux mis en place en 2017 par l’ancien président, qui devaient prendre fin en 2025, mais qui sont désormais verrouillés dans la loi. Les effets pour les citoyens moins favorisés seraient relativement faibles, avec notamment une légère augmentation du crédit d’impôt pour enfants — une réduction précédente sous la version de la Chambre des représentants — ainsi qu’une déduction fiscale pour les revenus provenant de pourboires ou de heures supplémentaires. Sur le plan sécuritaire, le projet de loi prévoit également un renforcement des dépenses dédiées à l’armée, ainsi qu’à la sécurité frontalière et à la gestion de l’immigration. Ce volet comprend des milliards d’investissements pour construire un mur frontalier entre les États-Unis et le Mexique, des extensions pour les centres de détention pour immigrants, ainsi que le recrutement de 10 000 agents supplémentaires pour l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Par ailleurs, le texte réduit également les incitations fiscales en faveur des énergies propre, ce qui pourrait freiner la transition écologique.
Une augmentation de plusieurs trillions de dollars du déficit national
Selon la Congressional Budget Office (CBO), une entité non partisane chargé d’évaluer le budget, la version du projet de loi adoptée au Sénat ce mardi entraînerait une hausse du déficit fédéral de 3,2 trillions de dollars sur une décennie. Ce chiffre dépasse même celui de la première version de la Chambre, qui aurait ajouté 2,8 trillions de dollars à la dette nationale. Cette escalation dans la dépense publique a provoqué une levée de boucliers chez plusieurs figures conservatrices républicaines affiliées au House Freedom Caucus, mais aussi auprès d’anciens alliés de Trump comme Elon Musk. Ce dernier a publiquement critiqué le projet lors d’un clash avec le président, et continue à exprimer ses réserves à propos de cette loi via ses plateformes de médias sociaux, notamment X.
Les débats autour du projet de loi de Trump se poursuivaient encore mercredi, alors que le président afin d’accélérer le processus, avait fortement incité les républicains au Congrès à faire adopter rapidement la législation avant le 4 juillet. Le vote dans chaque chambre s’est avéré très serré, certains élus républicains restant hésitants à soutenir la version finale. Si la loi parvient néanmoins à franchir toutes les étapes législatives, il est certain que des millions d’Américains ressentiront ses effets pendant de longues années à venir.





