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Le Département de l’Éducation américain a validé 415 millions de dollars d’effacement de dette étudiante

Plusieurs milliers d’anciens étudiants américains ont entrepris des démarches en justice en contestant la légitimité des diplômes ou formations qu’ils ont obtenus auprès de diverses universités ou collèges. Face à la demande croissante visant à éliminer ou réduire la dette étudiante accumulée, le Département de l’éducation des États-Unis a récemment validé un total de 415 millions de dollars au titre de demandes de remise de dettes pour fraude. Cette initiative offre une opportunité considérable pour de nombreux anciens étudiants de diminuer le poids de leurs emprunts auprès des établissements d’enseignement supérieur.

Le mercredi, l’administration américaine a annoncé que près de 16 000 emprunteurs étudiants allaient bénéficier d’un engagement financier de 415 millions de dollars. Cette décision fait suite à des investigations révélant que plusieurs institutions ont trompé de nombreux étudiants désireux d’obtenir leur diplôme. La législation en vigueur prévoit un dispositif permettant d’accorder une exonération des prêts à ceux qui ont été dupés par leurs écoles. Parmi les établissements incriminés figurent la DeVry University, Westwood College, l’ITT Technical Institute (ITT), ainsi que la Minnesota School of Business et Globe University. Ces écoles ont notamment été accusées d’avoir exagéré leurs taux d’embauche et leur efficacité en matière d’insertion professionnelle afin d’attirer des étudiants.

Dans une déclaration, Miguel Cardona, le secrétaire à l’Éducation, a souligné l’engagement constant de son département à octroyer des décharges de dettes dès lors que la preuve montre que certains établissements ont enfreint la loi ou les normes en vigueur. Il a affirmé : « Les étudiants doivent pouvoir compter sur la véracité des informations fournies par leur université ou école. Malheureusement, de trop nombreuses situations révélées aujourd’hui montrent que les élèves ont été trompés, poussés à contracter des prêts pour des institutions ou des programmes qui n’ont pas été en mesure de tenir leurs promesses. »

Une récente enquête a également mis en lumière que, à la période comprise entre 2008 et 2015, DeVry University avait largement communiqué en affirmant que 90 % de ses diplômés trouvaient un emploi dans leur secteur dans les six mois suivant la remise de leur diplôme. Le Département de l’éducation a conclu que ces déclarations étaient fausses puisque le taux réel d’insertion professionnelle estimé par l’université tournait plutôt autour de 58 %. Par ailleurs, l’enquête a révélé que des responsables de DeVry avaient connaissance de cette inexactitude, alimentée notamment par les témoignages d’anciens diplômés qui s’étaient exprimés avant l’ouverture officielle de l’enquête. Donna Shaults, porte-parole de l’université, a toutefois indiqué que la direction de l’établissement avait changé avant que ces accusations ne deviennent publiques, précisant que : « Nous estimons que le Département de l’éducation a mal interprété la façon dont DeVry calcule et communique ses résultats relatifs aux perspectives d’emploi des diplômés, et nous ne partageons pas les conclusions qu’ils ont tirées. »

À ce jour, environ 200 000 anciens étudiants ont déposé une demande pour faire annuler leurs prêts fédéraux, suite aux promesses trompeuses faites par leurs écoles. Ces chiffres témoignent de l’ampleur du phénomène et de l’impact qu’ont ces manipulations sur la vie financière de milliers de jeunes.

Les décisions prises récemment portent à environ 2 milliards de dollars le montant total des aides financières accordées en décharge de dettes, pour plus de 107 000 emprunteurs. Richard Cordray, responsable de l’Office du prêt étudiant aux États-Unis, a tenu à préciser : « Quand les collèges et écoles professionnelles privilégient leurs intérêts par rapport à ceux de leurs étudiants, nous ne fermerons pas les yeux. » Il a exprimé sa gratitude envers ses partenaires de l’application des lois, comme la Federal Trade Commission ou les procureurs généraux du Colorado, de l’Illinois et du Nouveau-Mexique, qui ont fourni des éléments de preuve cruciaux pour permettre d’établir ces révélations. Il a également indiqué que le département souhaite renforcer la collaboration avec les institutions fédérales et étatiques pour mieux protéger les étudiants à l’avenir.

Par le passé, notamment entre 2008 et 2015, DeVry avait affiché une ambition grande en affirmant que 90 % de ses diplômés décrochaient un emploi dans leur domaine dans les six mois suivant la sortie de l’université. Cependant, après examen, le Département de l’éducation a jugé que ces chiffres étaient erronés, la réalité étant que le taux d’insertion professionnelle était en fait inférieur à 60 %. La controverse s’est encore amplifiée lorsque des anciens responsables de DeVry ont admis qu’ils étaient au courant de cette divergence bien avant que l’enquête ne soit officiellement ouverte. Donna Shaults, porte-parole de l’université, a indiqué que la direction connaissait ces incohérences et a considéré que la communication de l’université sur ses résultats était en partie mal interprétée par le département. Elle a aussi ajouté que près de 200 000 anciens étudiants avaient déjà demandé la décharge de leurs prêts, suite aux fausses promesses qui avaient été faites par leur établissement, ce qui témoigne de l’impact disproportionné de ces pratiques trompeuses sur la vie de ces individus.

Aminata Joly

Aminata Joly

Journaliste française, née au Congo, je m’intéresse aux dynamiques sociales, culturelles et politiques qui traversent les communautés noires, en France et ailleurs. À travers mes articles, je cherche à questionner les récits dominants et à mettre en lumière des voix souvent marginalisées. Mon travail s’inscrit dans une démarche engagée, documentée et résolument antiraciste.