Des sœurs qui ont suivi des trajectoires parallèles tout au long de leur vie
Depuis leur jeunesse, Rhea McIver-Gibbs et Robin McIver-Brown ont tracé des chemins semblables, évoluant côte à côte à travers les années. Leur différence d’âge est de seulement deux ans, et durant leur scolarité, elles ont fréquenté ensemble les écoles du lycée Rialto. Toutes deux ont été cheerleaders durant leurs années lycéennes, puis ont rejoint la sororité Alpha Kappa Alpha. Leur passion pour l’éducation les a conduites à devenir enseignantes, chacune consacrant plus de deux décennies à leur métier. En 2016, après plus de vingt années chacune dans la profession, elles ont décidé d’entreprendre, en commun, un doctorat en éducation à l’Université de Redlands, afin d’approfondir leur expertise dans le domaine.
“Nous planifions tout méticuleusement”, explique McIver-Gibbs, celle qui est la benjamine de deux ans par rapport à sa sœur.
Conscientes de l’importance de soutenir les élèves issus de milieux défavorisés, les sœurs ont compris qu’obtenir undoctorat leur permettrait de se démarquer professionnellement. Cela leur offrirait également le vocabulaire, les outils et l’expérience en recherche nécessaires pour concevoir des programmes visant à améliorer la réussite éducative de leurs étudiants. La particularité de l’université de Redlands, notamment son programme en sciences de l’éducation qui insiste sur la justice sociale, a également été un critère décisif dans leur choix.
“L’Université de Redlands est beaucoup plus progressiste qu’on pourrait le penser”, indique McIver-Gibbs. “Les enseignants, membres du corps professoral, ont une vision avant-gardiste, et la diversité d’opinions y est davantage présente que ce que l’on pourrait imaginer.”
Participer ensemble à ce programme et œuvrer simultanément dans le domaine de l’éducation a représenté une véritable opportunité, aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
“Elle est ma muse en matière d’éducation. Je peux lui soumettre mes idées, obtenir ses conseils”, confie McIver-Gibbs.
La sœur aînée, Robin McIver-Brown, partage pleinement cette vision de leur relation.
“Nous sommes devenues non seulement des sœurs, mais aussi des partenaires privilégiées dans la réflexion sur le leadership”, affirme-t-elle.
Au cours de ses diverses expériences dans le secteur éducatif, de l’enseignement de la lecture aux enfants au poste d’assistante pédagogique, jusqu’à la gestion d’une école en difficulté en tant que directrice, elle a appris combien construire des liens solides avec le personnel et, surtout, avec les parents, était essentiel au succès. Malgré sa propre identité afro-américaine, McIver-Brown souligne qu’elle ressent le besoin constant de prouver son engagement autant envers les parents noirs qu’envers la réussite de leur école et de leur communauté.
“Lorsqu’on est un leader afro-américain, il n’est pas rare que nos propres communautés n’accueillent pas toujours avec enthousiasme”, explique-t-elle. “Certains regardent nos rôles, comme si notre parcours n’avait pas été suffisant.”
Actuellement, McIver-Brown occupe la fonction de Directrice du département Leadership et Sensibilisation auprès du Superintendant du Comté de San Bernardino. Elle met ses efforts à renforcer la relation avec les familles, notamment celles d’origine afro-américaine, et souhaite former les futurs dirigeants qui accompagneront la jeunesse noire.
“J’ai compris que les parents et les élèves avaient besoin d’une voix”, confie-t-elle. “J’ai décidé d’être cette voix.”

De son côté, McIver-Gibbs concentre également ses efforts à défendre les intérêts des élèves en améliorant la formation des enseignants. Son parcours professionnel l’a conduite de l’enseignement élémentaire dans le nord de la Californie, à la direction d’une école à Rialto, et à ses fonctions actuelles d’administration scolaire. Elle occupe aujourd’hui le poste de Directrice Stratégique Principale (directrice adjointe du district) pour le district scolaire unifié de Rialto.
Elle supervise notamment le projet Impact, une initiative visant à constituer un vivier d’enseignants issus des minorités raciales, en particulier d’hommes noirs. Ce projet consiste à préparer la nouvelle génération d’éducateurs, en insistant sur la représentation des groupes souvent sous-représentés dans la profession.
“Quelle sera ma véritable empreinte ? Est-ce que je prépare dès maintenant la relève d’enseignants ?” se questionne-t-elle.
Selon la California Commission on Teacher Credentialing, seulement 25 % des enseignants de l’État sont des hommes. Bien que ce chiffre soit supérieur à la moyenne nationale, McIver-Gibbs estime que ce n’est pas suffisant.
“Je m’assure qu’il y ait des enseignants noirs, latino, de couleur, afin de briser le cycle d’un métier à majorité féminine et racialisée”, affirme-t-elle.
Les deux sœurs partagent la même conviction : laisser une empreinte durable dans le système scolaire de San Bernardino et réaliser leur vision d’un meilleur rendement pour les élèves dans la région de l’Inland Empire. McIver-Brown confie que ses expériences dans l’éducation lui ont appris qu’ “il n’y a pas de défis, seulement des opportunités pour franchir les obstacles et réaliser ce qu’on pensait impossible.”

La série Black Voice News IE Black Alumni Success Series met en lumière les parcours des anciens étudiants noirs issus des universités et collèges de l’Inland Empire. Cet article bénéficie du soutien du district du Riverside Community College.





