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David Hogg démissionne, Malcolm Kenyatta prône « Retour au travail » lors des nouvelles élections du DNC

Après plusieurs mois de disputes internes et de polémiques, David Hogg ainsi que le représentant de l’État de Pennsylvanie, Malcolm Kenyatta, ont été officiellement suspendus de leur poste de vice-présidents du Comité National Démocrate, du moins pour le moment. Cette décision fait suite à un jugement impliquant que leur élection avait été menée selon une procédure défectueuse. Face à cette situation, la voie a été ouverte à de nouvelles élections, et Hogg a choisi de se retirer de la course, mettant ainsi fin à une période contestée dans les rangs du leadership démocrate. Par cette décision, Kenyatta est assuré d’être réélu à son poste de vice-président.

### David Hogg abandonne la course après plusieurs mois de polémique

Ce mercredi, les membres du DNC ont voté pour annuler et réorganiser le scrutin de février, qui avait permis d’élire Hogg et Kenyatta comme les deux derniers vice-présidents du comité. La majorité a estimé que le processus initial comportait des manquements. Suite à cette décision, David Hogg a annoncé qu’il ne se représenterait pas lors de la nouvelle élection, alors qu’il aurait pu être éligible pour cette fonction. Depuis sa victoire en février, Hogg a souvent été en conflit avec la direction du Parti démocrate, notamment en raison de son engagement à travers son organisation, Leaders We Deserve, pour financer des primaires contre des démocrates en poste. Bien que la controverse concernant son élection ait été soulevée avant ces désaccords, l’affaire Hogg a largement nourri la debate sur sa possible exclusion.

### Une défense de la stratégie présidentielle et un engagement renouvelé

Dans une série de messages publiés sur les réseaux sociaux, Hogg a principalement évoqué sa stratégie politique pour expliquer son refus de briguer à nouveau le poste de vice-président du DNC. Il a justifié sa décision en dénonçant une « absence criante de vision chez les dirigeants démocrates, nombreux à être inactifs ou inertes, ce qui a permis aux Républicains d’obtenir une majorité élargie » au Congrès. Pour lui, la priorité reste de combattre efficacement contre la majorité républicaine, quitte à remettre en question le fonctionnement interne du parti.

### Kenyatta seul en lice, Hogg quitte la compétition

Ce retrait de Hogg laisse Malcolm Kenyatta comme seul candidat en lice pour le poste de vice-président, ce qui garantit sa réélection automatique. Kenyatta, qui avait exprimé une certaine frustration face à toute cette agitation autour de la nouvelle élection, a toutefois souligné qu’il était satisfait d’avoir remporté la primaire de février de manière écrasante. Sur la plateforme X (anciennement Twitter), il a publié un message pour faire part de sa perspective, résumant la situation par ses mots : « Reprenons notre travail. Je souhaite à David le meilleur. » Il a également partagé une image accompagnant cette déclaration, dans un esprit de volonté de repartir de l’avant.

### Les règles sur la parité et l’intégrité de l’élection en cause

Il est important de préciser que ni David Hogg ni Malcolm Kenyatta n’ont été accusés d’avoir commis une quelconque faute lors de leur élection. La controverse concerne davantage la procédure elle-même, qui a été jugée inappropriée sur le plan réglementaire, comme l’a rapporté la plateforme Pagesafrik.info. En particulier, en raison des obligations concernant la parité hommes-femmes fixées par le règlement interne du DNC, au moins l’un des deux postes ouverts lors du scrutin de février devait revenir à un homme. Or, pour éviter un vote séparé pour chaque poste, un seul vote global a été organisé, ce qui a avantagé Kenyatta et Hogg, puisqu’il était évident que l’un d’eux devait être élu pour respecter la règle sur la parité. La décision a donc été prise de reconvoquer deux élections distinctes pour chaque poste. Conformément à cette nouvelle organisation, Kenyatta, seul homme restant en lice, sera le seul candidat pour le poste de vice-président masculin lors de la période du 12 au 14 juin, et sa victoire est garantie. La compétition pour le poste réservé à une autre personne, sans distinction de genre, se tiendra du 15 au 17 juin. Trois femmes sont en lice pour cette élection : Kalyn Free, féministe et membre du comité démocrate de l’Oklahoma, qui est à l’origine de la plainte ayant mené à cette remise à plat, mais aussi Shasti Conrad, la présidente du Parti démocrate de Washington, et Jeanna Repass, à la tête du Parti dans le Kansas.

### La suite pour les candidats et la direction démocrate

L’un de ces trois candidats, ou Kenyatta, exercera prochainement en tant que vice-président du DNC. En parallèle, Hogg s’est engagé à continuer de collaborer avec Leaders We Deserve pour soutenir la lutte contre les Républicains et contre certains démocrates en place à travers le pays. La question de l’avenir du leadership au sein du parti démocrate reste encore ouverte, tandis que le débat sur la stratégie et la direction à suivre pour le parti démocrate continue de faire rage. La réorganisation en cours laisse présager de futurs affrontements pour définir la voie que doit emprunter la formation politique, dans un contexte de tensions internes qui semblent loin d’être résolues.

Aminata Joly

Aminata Joly

Journaliste française, née au Congo, je m’intéresse aux dynamiques sociales, culturelles et politiques qui traversent les communautés noires, en France et ailleurs. À travers mes articles, je cherche à questionner les récits dominants et à mettre en lumière des voix souvent marginalisées. Mon travail s’inscrit dans une démarche engagée, documentée et résolument antiraciste.